Quelque part en France…

« Iaorana » – Bonjour Tahiti et Moorea !

La Polynésie Française… Rien que d’en parler ça nous faisait rêver ! Au début de notre projet notre rêve était de nous y rendre en « bateau-stop » mais malheureusement nous n’avons pas trouvé de bateaux disponibles aux même dates que notre départ de Nouvelle Zélande. Après nous être envolés depuis Auckland, nous atterrissons à Papeete à 1h du matin, le commandant de bord nous annonce une température extérieure de 26 degrés, ça devrait bien se passer ! Par contre à cette heure là pas d’accueil avec colliers de fleurs, juste une petite chanson au ukulélé pour nous mettre dans l’ambiance. Pour rejoindre la pension de famille où l’on doit loger on prend le taxi le plus cher du monde soit plus de 50€ : Bienvenue en France ! Notre chauffeur de taxi nous raconte déjà pleins d’anecdotes sur son île, tutoiement obligatoire et roulement de R pour eux, on adore ce premier échange avec les locaux. Car oui nous sommes en France, mais si loin de la métropole que l’on ne se sent pas chez nous pour autant. Quand pour simplifier la chose on lui dit qu’on vient de Toulouse, il nous demande si c’est la même chose que Toulon ?! Arrivés au Taaroa Lodge on va attendre plus de 30 minutes dans le jardin car personne n’est là pour nous accueillir, on était à deux doigts de s’installer sur les transats pour dormir quand le boss arrive enfin, avec cette histoire de passage du dernier fuseau horaire on n’avait pas donné la bonne date ! Après une nuit de repos, il nous reste 2 jours sur l’île de Tahiti et on va tout simplement buller dans le jardin ou sur la plage de notre pension, histoire de se ré-acclimater à la chaleur, mine de rien ça nous met à plat ! Depuis le jardin on peut voir de très beaux couchers de soleil, l’animation locale, les familles qui se rendent à la plage, ceux qui s’adonnent au surf ou au paddle et bien sûr à la pirogue, le sport national. Pour la petite anecdote, Ralph, chez qui nous logeons est un ancien champion de surf international, du coup il a déjà fait plusieurs tours du monde, mais des spots de surf uniquement !

Notre prochaine destination est la petite sœur de Tahiti, plus authentique et sauvage : Moorea. Cette fois on dort chez des français expatriés qui louent un « faré » (maison) traditionnel, vraiment trop mignon. Nous avons 5 jours devant nous pour découvrir ce petit paradis. Le 1er matin on emprunte les vélos mis à disposition dans notre location pour aller faire quelques courses à 3km de là et ça va être la pire expérience de vélo du voyage, pas mieux qu’en Asie, du coup après ça on part louer un scooter afin de se balader plus facilement sur les 60km de route que compte Moorea. On prend donc nos marques en faisant le tour de l’île et on grimpe jusqu’au belvédère d’où la vue sur le lagon est superbe, puis on fini la journée au bord de l’eau sur la plage de Temae. Les jours suivant on approfondira un peu plus la découverte de l’intérieur de l’île, côté montagne le long de la Route des Ananas mais aussi côté plage en suivant la Route du Monoï. On squatte même la plage de rêve privée et les transats d’un hôtel pendant notre séjour, juste parfait ! Le courant étant trop fort ces derniers jours on n’a pas fait de sortie kayak pour aller à la rencontre des requins. Mais la déception sera de courte durée… suspense ! Notre dernier soir sur place nous sommes allés au Sofitel afin de siroter un petit cocktail et de profiter d’un spectacle de danse réservé aux clients. On tombe sur une soirée spéciale donc on commence par la démonstration d’un four traditionnel avec dégustation de fruits et légumes, viande et poisson appelé le « ahi ma’a » en tahitien « ahi » signifie le feu et ma’a, la nourriture. Il s’agit d’un trou creusé dans la terre (de 50 à 80 cm de profondeur et 2 mètres de diamètre) au fond duquel on place du bois, des noix de coco sèches recouverts de pierres volcaniques. Ces pierres sont recouvertes d’un tapis de feuilles vertes de bananier sur lesquelles on dispose la nourriture que l’on recouvre de nouvelles feuilles de bananier et de sacs humides, puis de terre ou de sable. Voici les différents mets que l’on peut trouver dans un ahi ma’a : « pua oviri » – cochon sauvage -, « uru » – fruit de l’arbre à pain -, « fe’i » – banane orange qu’on ne mange que cuite -, « eia » – poisson du large -, etc. Traditionnellement, le ahi ma’a est préparé le samedi pour être ouvert le lendemain et servi après l’église ou le temple. Je vous raconte pas la tête des touristes américains au top de leur classe ce soir là quand les tahitiens ont ouvert le four et qu’ils ont vu les petits cochons de lait ! Et le plus drôle c’est quand ils leur ont dit que tout serait servi au buffet ce soir !!! Après cela nous avons assisté au spectacle de danse tahitienne effectué par des hommes (tane) et des femmes (vahiné), une soirée parfaite !

Pour notre dernier jour, et sans doute l’un des plus inoubliables de notre voyage nous avons fait la connaissance de Sam et Sylvie qui organisent des journées polynésiennes. Sylvie vient d’abord nous chercher à notre faré, le temps de nous conduire jusqu’à notre première activité on fait connaissance et déjà le contact est des plus sympathiques. On rejoint ensuite son mari Sam pour la pêche, gros coup de cœur pour ce tahitien tout tatoué au cœur tendre ! On embarque sur sa pirogue, et on pagaie jusqu’à notre « spot » de pêche en croisant quelques dauphins. Après avoir installé le filet, vient la pêche, on tape dans l’eau pour effrayer le poisson et qu’il vienne se coincer dans notre piège, il y en a de toutes les tailles et de toutes les couleurs. Andréa croise alors un requin, aaaaaaaaah la grosse peur, ça a crié très aiguë dans le tuba ! Même s’ils sont inoffensifs le premier contact n’est quand même pas des plus sereins ! On va ensuite en croiser d’autres, ils vont venir manger nos poissons qui sont pris dans le filet et pendant que Sam écaillera et nettoiera les poissons il y en aura 5 qui tourneront autour de notre pirogue ! Après cette partie de pêche on fait une pause gourmande, Sam nous fait déguster des fruits de la passion et de l’ananas tout droit sortis de son jardin, et on boit un jus de fruit maison, quel pied ! Avant de rentrer pour cuisiner on fera quelques haltes pour observer les fonds marins et on est chanceux car on verra même une raie léopard et de nouveau un banc de dauphins. Arrivés chez Sam et Sylvie, on commence d’abord par apprendre à raper la noix de coco, Sylvie nous montre la recette du « poe » pour le dessert, une purée de fruits avec du lait de coco et Sam prépare l’entrée, du poisson cru avec du concombre et du lait de coco, une tuerie ! Quand vient le moment de passer à table et de déguster c’est juste divin, en plus on mange le poisson tout juste pêché accompagné des légumes du jardin donc un repas des plus sains ! L’ambiance est charmante pendant ce déjeuner, Sam et Sylvie vont nous apprendre énormément de choses sur la Polynésie et notamment sur la politique, la culture, les légendes, etc., on s’est sentis comme chez des amis. Avant de partir en hâte prendre le dernier ferry pour Tahiti, Sam nous a fait découvrir son immense jardin 100% bio, on a découvert des fruits et légumes incroyables, il a de quoi être fier de son travail acharné ! Voilà on quitte Moorea mais surtout Sam et Sylvie après avoir passé une journée de dingue ! On ne s’y attendait pas mais les vagues étaient très violentes pour la courte traversée de 20 minutes en ferry, Andréa a prié pour ne pas vomir son repas !

Nous sommes désormais de retour pour nos 3 derniers jours à Tahiti et cette fois on dort à Papeete sur les hauteurs d’où on peut jouir d’une vue splendide à toutes heures. Après avoir loué de nouveau un scooter, mais à 3 roues cette fois, on part à la découverte de la capitale. C’est la première fois du séjour qu’il pleut mais on est pas mécontents car on a attrapé de très gros coups de soleil la veille et on aurait pas pu aller surfer à cause de cela… Papeete n’a rien de charmant en terme d’architecture mais c’est l’endroit le plus animé de l’île. Son marché nous plait tellement que l’on y est allé tous les jours juste pour se balader et observer les gens. On entend parler Tahitien, on voit des fruits et légumes méconnus, des poissons de toutes les tailles et couleurs, il y a de la musique enjouée et des gens tellement souriants et accessibles !
Le dimanche nous sommes allés jusqu’au Trou du Souffleur, appelé aussi le « Arahoho », qui signifie en Tahitien « la route qui hurle », conséquence du bruit engendré par les vagues qui s’engouffrent dans les trous de la côte rocheuse. La mer pénètre dans les tunnels souterrains creusés par l’érosion sous la route du bord de mer et resurgit de l’autre coté dans un souffle très puissant. Le bruit qui accompagne ce souffle est aussi impressionnant. Nous avons fini la journée sur la plage de sable noir à la Pointe de Venus, un moment très sympathique autour de nombreuses familles venues se baigner, faire de la pirogue ou encore du beach soccer (l’équipe de Tahiti a fini 2nde des derniers championnats du monde).
Ce qui est aussi incontournable à Papeete, ce sont les fameuses roulottes de la place Vaiete qui s’installent tous les soirs pour faire dîner les touristes et les locaux des plats traditionnels, aux burgers ou encore des crêpes bretonnes ! Donc comme les soirs précédents on va y dîner et bien sur, nous, on ne mangera que du poisson : fish and chips et tartare de thon, miam ça nous manque déjà !
Voilà nous avons adoré notre séjour ici, surtout à base de farniente ! Moorea nous a charmé avec ses plages de rêve, ses montagnes déchiquetées et sa tranquillité mais Tahiti n’est pas en reste non plus.
Il est temps de nous envoler pour la mystique Île de Pâques, on est réellement impatients de la découvrir et de parler espagnol.
La Polynésie en mode « routard » c’est possible :
– Le billet d’avion depuis la France est quand même cher mais pendant un tour du monde c’est complètement accessible depuis la Nouvelle Zélande et l’Ile de Pâques, pourquoi s’en priver ?
– Préférez les pensions de famille pour le logement ou réservez sur AirBnB, notre bon plan durant ce séjour.
– La location de scooter est de nouveau possible, beaucoup plus pratique et facile que la voiture. Attention toutefois à Moorea si vous empruntez la Route des Ananas, plutôt réservée aux 4X4.
– Pour réserver des activités style pêche, surf ou autres demandez toujours conseil là où vous logez plutôt que de passer par des agences qui ont pignon sur rue, c’est toujours mieux et bon marché « quelqu’un qui connaît quelqu’un ».
– Faites vos courses aux grands supermarchés de Papeete style Carrefour ou Champion.
– Mangez aux roulottes, d’abord pour le côté typique et convivial, mais aussi pour les portions généreuses et surtout pour pas cher !
– Attention l’eau du robinet n’est pas potable et c’est rarement indiqué… Si ça peut éviter quelques touristas !
– Pour voir un spectacle de danse presque gratuitement rendez-vous au Sofitel de Moorea, vous n’aurez juste qu’à siroter un cocktail.
Le saviez-vous ?
– La Polynésie Française se situe au milieu du Pacifique sud couvrant 5 millions de km carrés d’océan. Les terres émergées sont regroupées en 5 archipels : la Société (Îles du Vent et Îles Sous le Vent), les Tuamotu, les Gambiers, les Australes et les Marquises, constituant une myriade de 176 îles et atolls. Toutes ces îles ont une origine volcanique ou corallienne.
– 75% de la population de Polynésie soit plus de 200 000 habitants est concentrée sur les deux îles de Tahiti et Moorea.
– La Polynésie ne serait pas la Polynésie sans… la Perle de Culture, le Monoï, le Paréo, le Tatouage, les colliers de fleurs et de coquillages, la bière Hinano, les Vahinés, etc.
– Les rues s’appellent « Servitude » et on se repère avec des bornes appelées « PK » soit « Point Kilométrique ».
– Il y a un gros problème de diabète et d’obésité (un des taux les plus élevé au monde), on a vraiment été choqués par le nombre de snacks dans toutes les rues et sur toutes les places, mais aussi de voir les Tahitiens manger des cochonneries toute la journée alors que leurs îles regorgent de nourriture saine et facilement accessible.
– Peu après la découverte de la Polynésie par les missionnaires en 1797, l’art du tatouage fut banni. En effet cet art était considéré par les missionnaires comme «barbares » à cause des techniques de l’époque où l’on utilisait des dents de requins ou des os taillés pour tatouer. Elle disparut donc pendant plus de 150 ans. Cependant on redécouvrit le tatouage polynésien grâce aux notes et aux croquis du missionnaire allemand Karl Von Steinen qui avait fait plus de 400 schémas de tatouages polynésiens. Cette découverte a permis à quelques pionniers de réhabiliter le tatouage polynésien, au cours des années 1980, pas si vieux que ça.
– Ne l’oublions pas, 193 essais nucléaires, aériens puis souterrains ont été menés par la France entre 1966 et 1996 dans l’archipel des Tuamotu. Le 2 juillet 1966, répondant au nom de code « Aldébaran », une bombe atomique explose au-dessus de l’atoll de Moruroa. Première d’une série de tests militaires dont les conséquences environnementales, sanitaires et sociales empoisonnent toujours les polynésiens.
– Gaston Flosse ou l’homme politique au bilan très controversé… On ne s’étendra pas dessus mais on tenait quand même à le citer !
Un peu de pub :
Passez une journée avec Sam et Sylvie (Moorea Maori Tour), comme on le raconte un peu plus haut, vous ne le regretterez jamais.
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Mamie si tu nous lis, on est partis tellement vite pour pouvoir prendre le dernier ferry pour Tahiti qu’on n’a pas eu le temps de leur offrir une paire de chaussons (oui ils ont froid en hiver quand il fait 15 degrés), alors quand la saison des noix sera finie et que tu te remettras au tricot, tu peux leur en envoyer deux paires ! Et s’il te reste des graines de citrouille, courges ou tout autre fruits et légumes, rajoutes en dans le colis, tu vas faire des heureux !

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